Le biais de congruence

La congruence est l’état de ce qui est « en accord avec ». Par exemple, mettre ses actes en accord avec ses paroles c’est faire preuve de congruence. Jusque là, tout va bien. Mais la congruence devient un biais lorsque l’on cherche d’abord à mettre les faits en accord avec notre hypothèse initiale sans s’intéresser aux éléments ou données qui viendraient contredire cette hypothèse initiale. Ce que l’on appelle « Biais de congruence » est donc la tendance à vouloir valider l’hypothèse retenue afin de la renforcer plutôt qu’à l’invalider pour en éprouver la fiabilité. Au quotidien, c’est chercher tout ce qui témoigne de ce que l’on a raison en écartant d’une façon ou d’une autre tout ce qui mettrait en péril la validité de ce que l’on affirme.

Comment a-t-il été identifié ?

En 1960, dans un test réalisé par Petrer Wason, il est demandé à des sujets de trouver une règle applicable à une suite de nombre. Ainsi, il leur est proposé les nombres 2, 4 et 6 et il leur est demandé de trouver la règle sous-jacente. Dans une grande majorité des cas, les sujets répondent « nombres croissants par 2 » et fournissent une suite issue de la règle qu’ils formulent. Et lorsqu’il leur est répondu que c’est inexact, ils en sont « perturbés ». La règle appliquée était « nombres croissants ». Et le problème vécu par les sujets était de devoir remettre en cause une « hypothèse tellement évidente » qu’ils s’en sont convaincus. La difficulté rencontrée lorsque le biais de congruence est en place est celle de considérer des hypothèses alternatives à celle initialement envisagée.

Le biais de congruence est donc constaté lorsqu'il est préféré tester sa propre hypothèse plutôt qu’en envisager une autre sans qu'une raison légitime ne le justifie.

On the Failure to Eliminate Hypotheses in a Conceptual Task – Quarterly Journal of Experimental Psychology